« Emmerder », être « emmerdé »
extrait du livre: Les Gros Mots*
Tout ce qui est lié à la défécation est en général associé à des notions de déplaisir.Chier peut être suivi d'un complément d'objet : c'est alors l'expression attestée au début du siècle : chier des Lames de rasoir (1935) ou faire chier des lames de rasoir, des baïonnettes à quelqu'un, dont on se doute que ça ne saurait être plaisant et qui signifie « subir » ou « faire subir de mauvais traitements ». Une variante récente (1977) substitue des gaufrettes aux lames de rasoir ! On trouve également (en) chier un torpilleur, une machine à coudre, un vélo, une pendule tous objets d'élimination pour le moins difficile, ce qui permet de traduire l’exagération dans l'importance accordée à un fait actuellement, le complément le plus employé paraît être des bulles, signe de bouillonnement, d'effervescence, dans les expressions : en chier des bulles ( « être dans une situation particulièrement désagréable ») et ça va chier des bulles (« ça va barder »). San-Antonio en utilisant ça va chier des bulles carrées développe l'expression en soulignant le caractère pour le moins exceptionnel ! de la production et de ce fait la violence du conflit.
Employé sans complément d'objet direct, chier peut avoir les mêmes sens. On a ainsi, d'une part, en chier ou en chier dur, structure parallèle à en roter (1914), en baver (1915), qui signifie « être dans une situation pénible », et, d'autre part, ça chie, ça va chier, dont H. Bauche* donne une variante : ça va chier pour vos matricules, matricule dans l'argot militaire étant une désignation métonymique de l'individu. Ça chie peut avoir des emplois divers et de ce fait présenter des nuances de sens. H. Bauche indique ainsi comme équivalents : « Ça ne va pas, ça va mal ; ça devient intéressant ; il se passe des événements graves ; on travaille beaucoup ». Chier représente donc généralement un acte désagréable comme en témoigne 1' expression actuelle à chier, synonyme d' « exécrable », « insupportable », de même type que à vomir ou à dégueuler. Sous une forme négative on trouve l'expression Ça ne chie pas, ça chie pas !, attestée dans l'année pendant la guerre de 1914, qui signifie « ça n'a pas d'importance » et l’expression plus récente, y a pas à chier, c'est-à-dire : il n'y a pas à hésiter ; il faut agir...
* ROUAYRENC Catherine. Les gros mots. Paris : puf, 1996. p.60-62. (Que sais-je?)
*H. Bauche, Le langage populaire, Paris, Payot, 1946
Tout ce qui est lié à la défécation est en général associé à des notions de déplaisir.Chier peut être suivi d'un complément d'objet : c'est alors l'expression attestée au début du siècle : chier des Lames de rasoir (1935) ou faire chier des lames de rasoir, des baïonnettes à quelqu'un, dont on se doute que ça ne saurait être plaisant et qui signifie « subir » ou « faire subir de mauvais traitements ». Une variante récente (1977) substitue des gaufrettes aux lames de rasoir ! On trouve également (en) chier un torpilleur, une machine à coudre, un vélo, une pendule tous objets d'élimination pour le moins difficile, ce qui permet de traduire l’exagération dans l'importance accordée à un fait actuellement, le complément le plus employé paraît être des bulles, signe de bouillonnement, d'effervescence, dans les expressions : en chier des bulles ( « être dans une situation particulièrement désagréable ») et ça va chier des bulles (« ça va barder »). San-Antonio en utilisant ça va chier des bulles carrées développe l'expression en soulignant le caractère pour le moins exceptionnel ! de la production et de ce fait la violence du conflit.
Employé sans complément d'objet direct, chier peut avoir les mêmes sens. On a ainsi, d'une part, en chier ou en chier dur, structure parallèle à en roter (1914), en baver (1915), qui signifie « être dans une situation pénible », et, d'autre part, ça chie, ça va chier, dont H. Bauche* donne une variante : ça va chier pour vos matricules, matricule dans l'argot militaire étant une désignation métonymique de l'individu. Ça chie peut avoir des emplois divers et de ce fait présenter des nuances de sens. H. Bauche indique ainsi comme équivalents : « Ça ne va pas, ça va mal ; ça devient intéressant ; il se passe des événements graves ; on travaille beaucoup ». Chier représente donc généralement un acte désagréable comme en témoigne 1' expression actuelle à chier, synonyme d' « exécrable », « insupportable », de même type que à vomir ou à dégueuler. Sous une forme négative on trouve l'expression Ça ne chie pas, ça chie pas !, attestée dans l'année pendant la guerre de 1914, qui signifie « ça n'a pas d'importance » et l’expression plus récente, y a pas à chier, c'est-à-dire : il n'y a pas à hésiter ; il faut agir...
* ROUAYRENC Catherine. Les gros mots. Paris : puf, 1996. p.60-62. (Que sais-je?)
*H. Bauche, Le langage populaire, Paris, Payot, 1946
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