Envie du pénis (femme châtrée, castratrice, phallique)
« Zozo pa zam » a-t-on lu sur une
pancarte en pleine manifestation féministe. Le sexe de l’homme n’est pas
symbole de pouvoir. Cette conception du pénis-arme est depuis toujours combattues
par les féministes. Est-ce par jalousie ? convoitise peut-être ? Des psychanalystes ont avancé le concept d’envie
du pénis. Cet extrait issu des « 100 mots de la psychanalyse » des
collections « que sais-je ? ». nous en dit plus sur cette notion
L’envie du pénis a son image d’Épinal, celle
d’une petite fille qui, elle aussi, veut uriner debout… premier geste politique
d’une égalité revendiquée entre les sexes, le pouvoir appartient à ceux qui se
dressent, pas à ceux qui se baissent.
La féminité* primitive de la fille est déjà
depuis longtemps constituée quand l’envie lui prend de disposer des avantages
d’un sexe visible et maîtrisable, un dehors que l’on peut montrer et qui, à
l’occasion (celle d’un petit frère qui fanfaronne), fait la fierté « imbécile »
des parents.
L’envie du pénis chez la petite fille n’est
pas séparable de l’angoisse* devant son propre sexe, intérieur invisible et
énigmatique. Le pénis est une évidence ; le vagin, un inconnu. Le premier
abonde en surnoms, le second est innommable. L’infantile n’a de nom que pour ce
qu’il voit.
Plus que l’envie du pénis en elle-même, ce sont
ses destins qui importent. Le plus dynamique d’entre eux consiste à passer à
autre chose, à transformer l’envie (l’envie est « envieuse », l’invidia est
malveillante) en désir : du pénis lui-même (être par lui pénétrée, et pas
simplement l’avoir), du père, de l’homme, de l’enfant, de l’œuvre créée… Mais
il est d’autres destins, portant davantage le sceau de la fixation que de la transformation.
Le premier laisse la femme châtrée, éventuellement jusqu’à la frigidité. Elle
ne l’a pas, elle n’a donc rien. Dans les mots des femmes, cela se dit le plus
souvent dans la dépréciation de toutes les entreprises (amoureuses comprises),
de toutes les productions : « Je suis nulle, je n’y arriverai jamais. »
L’autre destin est inverse, non plus «
châtrée » mais « castratrice » : elle ne l’a pas mais elle l’aura, il suffit de
châtrer l’homme… groupe de femmes au bord de la piscine regardant passer le
maître-nageur : « Le château n’est pas mal, mais le donjon est en ruine. » À
moins qu’elle ne fasse comprendre, à l’homme qu’elle désire, que du pénis il
n’est jamais que l’appendice !
Le troisième destin se conjugue au présent
et à la forme affirmative : elle l’a… « lui » et ses attributs, notamment le
pouvoir. La femme phallique est une « Dame de fer » ; pour l’avoir oublié, les
généraux argentins en ont perdu leur sceptre et leurs Malouines.
Pire destin peut-être, quand l’envie du pénis
forge le caractère… Derrière la femme aigrie, toujours victime jamais satisfaite,
on devine la petite fille lésée. Les hommes (« tous les mêmes », traduction :
ils ont tous le même) sont le premier objet de la vindicte, mais, dans l’ombre,
l’analyse laisse entrevoir une mère haïe de ne pas avoir donné la seule chose
qui vaille.
Commentaire tout à fait juste, bien qu'un peu aride. Léger manque d'humour ?
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